samedi 19 août 2017

Le roman-feuilleton - une tradition
parée de grands écrivains


Sans doute, peu de genres littéraires ont été discutés avec tant de passion que celui du roman-feuilleton. Les uns l’ont toujours considéré comme littérature de « bas étage » voir littérature purement commerciale, d’autres ont parlé de son impact énorme sur les gens sans formation supérieure (ou sans formation tout court) qui, par le biais de ces romans, ont appris à apprécier la littérature. Et encore d’autres ont fêté les romans-feuilletons comme les premiers livres « ouverts », où le lecteur a son mot à dire et où il est en pleine communication avec l’auteur.

Peu importe ce que pensaient les critiques à l’époque de son invention, le roman-feuilleton est représenté par une longue liste d’auteurs que l’histoire a reconnus comme les plus grands : Balzac, Dumas père, Eugène Sue, Charles Dickens, Arthur Conan Doyle, Emile Zola, Ponson du Terrail, …

Il est vrai qu’une partie de ces romans a été exploitée par les journaux pour des objectifs commerciaux - mais le mobile des auteurs était la possibilité sans égal d’être face à face avec leurs lecteurs. Grâce aux petits prix des journaux qui les publiaient, leurs livres étaient enfin abordables même pour ceux qui ne gagnaient pas beaucoup et, plus important encore, les lecteurs pouvaient assister à la création des romans. La technique de la publication en « petits morceaux », avec des pauses qui laissaient le temps de réfléchir et de se prononcer permettait aux lecteurs d’être présents dans chaque phase de la création, et ils étaient invités à intervenir, à donner des conseils pour la suite, à exprimer leurs sentiments. L’auteur écrivait le livre, mais ses lecteurs lui assistaient dans l’invention et la direction de l’intrigue.

De cette manière, il n’est pas étonnant que ce genre de littérature fût réservé aux meilleurs parmi les écrivains de l’époque. Car pour être prêt à accueillir les suggestions et critiques des lecteurs - théoriquement de tous les lecteurs - il ne fallait pas seulement l’ouverture de l’esprit, mais aussi l’imagination féconde et souple. Parfois, un écrivain, suivant les idées de ses lecteurs, changeait entièrement le caractère d’un personnage, en inventait de nouveaux ou réécrivait la suite de l’intrigue. Il va de soi que les écrivains des romans-feuilletons étaient aussi extrêmement tolérants : car si tout le monde peut se mêler de l’intrigue, il y a aussi des idées peu cohérentes et des critiques susceptibles de blesser l’égo du créateur de l’histoire.

Dumas, Dickens, Zola et tous les autres étaient évidemment assez forts de caractère et d’imagination pour apprécier plutôt ce genre de création. Et l’histoire de la littérature a confirmé le goût de l’époque : la plupart des livres d’abord publiés comme romans-feuilletons n’ont pas seulement survécus jusqu’à nos jours, ils sont même devenus des « classiques ».

Aujourd’hui, l’idée du roman-feuilleton est reprise par quelques auteurs qui ont le désir de produire, comme jadis, face à face avec leurs auteurs. Mais comparé aux possibilités des Ponson du Terrail ou Conan Doyle, leurs moyens de communication sont encore plus efficaces et, surtout, encore plus directe. La nouvelle technologie ne permet pas seulement la publication des nouveaux romans-feuilleton à un prix plus que raisonnable, mais elle améliore aussi la communication directe entre auteur et lecteur.

Le roman-feuilleton qui révèle la vérité sur 
les minuscules villages des Pyrénées

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